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Comprendre la trésorerie et le Besoin en Fonds de Roulement

6 min de lecture

Pour une entreprise, il est absolument crucial de disposer d’une trésorerie saine afin de payer ses charges, ses fournisseurs et sa masse salariale. Cet argent disponible est également indispensable pour investir et permettre à la société de poursuivre son développement.

De nombreux dirigeants se font chaque année « prendre au piège » d’un problème de trésorerie, du fait de retards ou de défauts de paiements des clients, par exemple, ou bien de dépenses conséquentes et imprévues. La crise sanitaire, pour exceptionnelle qu’elle soit, a d’ailleurs rappelé les limites des anticipations de recettes et de charges. Quoi qu’il en soit, lorsque les fonds propres d’une société se révèlent insuffisants, c’est bel et bien le risque d’un dépôt de bilan qui se matérialise …
Pour éviter d’en arriver là, l’étude du cashflow par les dirigeants constitue une impérieuse nécessité, grâce au suivi de plusieurs indicateurs-clés (fonds de roulement et besoin en fonds de roulement, notamment).

Dans le cadre de cet article, après un rappel sur quelques notions fondamentales ayant trait à la trésorerie, nous vous présenterons diverses méthodes pour optimiser votre trésorerie, et le cas échéant, réagir rapidement pour éviter la cessation de paiement

La trésorerie : un élément-clé de la vie d’une entreprise

Pour faire simple, la trésorerie d’une entreprise peut être assimilée au solde du compte courant d’un particulier, après prise en compte de ses revenus et de ses dépenses.

Une trésorerie nette peut donc être aussi bien positive que négative si les coûts de fonctionnement, le règlement des dépenses engagées dépassent les recettes générées par l’activité.
Dit autrement, la trésorerie représente la somme qu’une société peut, à un instant t utiliser selon son bon vouloir, en l’orientant par exemple vers des investissements de longue durée, ou bien en récompensant les actionnaires avec le versement d’un dividende, etc.

Il existe plusieurs définitions de la trésorerie, selon que l’on place d’un point de vue économique ou comptable.
Ainsi, lorsqu’un économiste vous présentera la trésorerie d’une entreprise comme l’écart entre ses actifs et ses dettes de court terme,
un comptable vous parlera plutôt de la différence entre le fonds de roulement (FdR) – c’est-à-dire la somme disponible pour le bon fonctionnement de l’activité – et le besoin en fonds de roulement (BFR).

Dès lors, une trésorerie excédentaire correspond à un FdR supérieur au BFR, et dans ce cas de figure, l’entreprise n’aura pas besoin de recourir à des solutions de financement extérieures pour son développement.

Notons également la distinction entre la trésorerie passive – correspondant aux dettes professionnelles à court terme – et la trésorerie active – autrement dit, l’actif circulant de la société.

Il existe ainsi un BFR d’Exploitation (BFRE), tenant compte des créances clients et stocks, desquelles sont déduites les dettes fournisseurs et fiscales, mais aussi un BFR Hors Exploitation. Ce BRFHE équivaut quant à lui au solde des autres actifs et passifs circulants.

Enfin, retenez que c’est l’excédent de trésorerie construit sur le long terme, grâce aux bénéfices soigneusement conservés en réserve dans les fonds propres, qui permet de faire face aux besoins de trésorerie de court terme.

Maintenir une trésorerie saine est crucial

Instinctivement, l’on comprend qu’une entreprise se doit d’afficher une trésorerie nette positive, car c’est ce qui la rend solvable, et respectée. De fait, la vie d’une société est rythmée quotidiennement par des engagements de dépenses qu’il faut honorer lorsqu’elles arrivent à échéance, et si elle n’est pas en mesure d’y faire face, ses créanciers perdront logiquement confiance.

Qui plus est, l’on entend fréquemment que les problèmes de trésorerie sont à l’origine de très nombreuses faillites, car ils tendent à s’auto-alimenter et à entraîner la société concernée dans une spirale infernale de retards dans les règlements (des charges, de la TVA, des salaires), jusqu’à la cessation de paiement.
Ainsi, rappelons que la loi prévoit des pénalités en cas de retard de paiement de ses fournisseurs, par exemple, or lesdites pénalités viennent souvent grever encore davantage une dette déjà problématique. Le spectre de la liquidation judiciaire commence alors à rôder à l’horizon …

Bien souvent, et c’est encore plus vrai dans les petites entreprises, le suivi de la trésorerie se fait uniquement au niveau du contrôle de gestion, avec un rapport mensuel – voire trimestriel – à destination des dirigeants. Toutefois, ce n’est assurément pas la bonne méthode, car tout un chacun doit se sentir concerné par le sujet.
Pour ne citer que quelques exemples concrets qui le démontre, évoquons l’action des commerciaux sur la contractualisation des conditions de paiement, celle des ADV sur le suivi des encours clients, ou bien encore la négociation des prix et des délais de règlement par les Achats, l’optimisation de la rotation des stocks au niveau du service Logistique, etc.
Les dirigeants doivent suivre les indicateurs de trésorerie très régulièrement et insuffler une véritable dynamique dans l’entreprise pour sensibiliser tous les acteurs sur ce sujet.

La gestion de la trésorerie, du quotidien au long terme

A l’instar d’un particulier qui guette le solde de son compte courant pour découvrir, étonné, qu’il est à découvert, une entreprise ne peut pas se contenter d’un suivi de trésorerie a posteriori.
En tenant compte de la trésorerie nette, elle doit donc s’inscrire dans une logique d’anticipation des rentrées et des sorties d’argent – pour s’acquitter des charges sociales et des impôts, entre autres dépenses incompressibles – car ce n’est qu’à ce prix qu’elle pourra optimiser la gestion de sa trésorerie.

Ce qu’il est important de rappeler à ce stade, c’est qu’une entreprise peut parfaitement s’estimer rentable et néanmoins se retrouver en sérieuse difficulté au niveau de sa trésorerie ; c’est notamment le cas lorsqu’un contrat important (générateur de recettes avec un fort retour sur investissement) a été gagné, mais que le client attend le dernier moment pour effectuer son paiement, alors même que les fournisseurs réclament leur dû et menacent déjà l’entreprise de pénalités de retard.
La prise en compte des délais de règlement, dans les deux sens, constitue indéniablement l’une des clefs de voute d’une gestion de trésorerie efficace.

Autre possibilité : une start-up en pleine croissance et à la rentabilité exceptionnelle se retrouve parfois rapidement en difficulté, car ses besoins en capitaux pour financer son développement se révèlent évidemment très élevés. Or si les ressources adéquates n’ont pas été anticipées correctement, la trésorerie en fera les frais, entraînant parfois la fin d’une belle précipitée d’une belle aventure …

En outre, si vous mettez en place un tableau de suivi de la trésorerie prévisionnelle, vous pourrez identifier suffisamment en amont les périodes fastes aussi bien que les passages à vide, mais aussi analyser plus rapidement un éventuel écart pour comprendre s’il n’est que ponctuel ou s’il correspond à un problème structurel dont il faudra s’inquiéter.

Pour gérer correctement sa trésorerie, il convient de constituer une épargne de précaution, grâce à l’accumulation des sommes issues d’un fonds de roulement positif sur une période prolongée, qui sont ensuite placées sur un compte de dépôt à terme ou un certificat de dépôt négociable.
C’est ce « matelas de sécurité » qui permettra ensuite à l’entreprise de faire face à d’éventuels coups durs : défaillance de clients, chute de la valorisation des stocks, etc.

Pour atteindre cet objectif, il n’y a malheureusement pas de recette toute faite, mais l’on constate que les sociétés qui y parviennent le plus rapidement sont celles qui favorisent les charges variables aux frais fixes, qui optimisent leurs achats et la gestion de leurs stocks, qui font la chasse aux impayés, et qui règlent leurs fournisseurs au dernier moment.

Il est également possible de réduire les immobilisations (dans des domaines non-stratégiques) ou d’augmenter les fonds propres (en trouvent de nouvelles sources de financement), ce qui entraîne une hausse mécanique du fonds de roulement

Nos conseils pour réagir face à un risque de défaut de trésorerie

En dépit de toutes vos précautions, si vous veniez malgré tout à vous retrouver dans une situation de trésorerie problématique, le premier conseil que nous pourrions vous donner consisterait justement à identifier cette situation comme telle aussi vite que possible. D’où l’intérêt, une fois encore, d’un suivi de trésorerie efficace et régulier. En effet, le temps joue contre vous, et plus tôt vous constaterez le risque, plus il sera simple de le gérer. Inversement, si vous vous retrouvez du jour au lendemain avec une crise de trésorerie majeure, les tribunaux pourraient bien considérer qu’il s’agit d’une faute de gestion.

En réagissant rapidement, vous pourrez réduire – voire supprimer – toutes les dépenses qui ne sont absolument nécessaires, et entrer en négociation avec vos fournisseurs (mais aussi avec l’Etat) afin d’obtenir des délais de règlement et/ou des facilités de paiement.
Pour vos créanciers, quels qu’ils soient, mieux vaut une entreprise qui reconnaît ses difficultés et qui négocie une sortie de crise que la perspective d’un dépôt de bilan.

Bien sûr, vous devrez solliciter l’accompagnement des organismes bancaires qui vous financent, en visant notamment une facilité de caisse ou un crédit de campagne (pour les activités saisonnières) qui sont nettement préférables aux coûts d’un découvert traditionnel.

En complément, ou en alternative aux solutions bancaires (parmi lesquelles l’on peut aussi mentionner le recouvrement et l’affacturage), ne négligez pas l’aide que peuvent vous apporter vos associés au travers d’une recapitalisation et d’une augmentation de capital, sans oublier l’arrivée de nouveaux investisseurs.

Mais, qu’il s’agisse d’une banque, d’un associé ou d’un actionnaire, sachez que vous devrez convaincre que la situation de trésorerie délicate à laquelle l’entreprise doit faire face n’est que temporaire et que vous disposez d’un plan solide pour l’en faire sortir durablement.

Enfin, les sociétés en difficulté peuvent recourir à plusieurs dispositifs judiciaires (dont la désignation d’un mandataire qui épaulera le dirigeant dans le cadre d’un mandat ad hoc) afin de leur éviter la cessation de paiement et le dépôt de bilan.

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