AccueilDirigeantsUn Français actif sur trois voudrait créer et diriger son entreprise

Un Français actif sur trois voudrait créer et diriger son entreprise

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L’entreprenariat français se porte bien ! Un tiers des Français ont la fibre entrepreneuriale et de plus en plus de femmes se lancent dans l’aventure. Alors qu’est-ce qui pousse les Français à vouloir devenir leur propre patron ? Les réponses en chiffres.

L’entreprenariat a le vent en poupe

« La création d’entreprises n’a jamais été aussi importante en France », explique Dominique Restino, Vice-Président de l’Agence France Entrepreneur (AFE) et Président de la CCI de Paris. Preuve à l’appui, 554 000 entreprises ont été créées en France en 2016 selon l’INSEE, soit 6 % de plus qu’en 2015.
L’indice entrepreneurial français, géré par l’AFE, est un outil de mesure du dynamisme entrepreneurial français et de son évolution au fil des années. Il a atteint 32% en 2016.

En d’autres mots, presque un tiers des personnes majeures habitant en France sont ou ont un jour été dans une dynamique entrepreneuriale.

Cet indice prend aussi le pouls de l’entrepreneurship hexagonal en s’appuyant sur la mesure de l’appréhension de la part de Français concernés par l’entrepreneuriat. En 2016,

  • 21% des plus de 18 ans résidant en France ont eu l’intention de créer ou reprendre une entreprise ;
  • 7% ont engagé des démarches ;
  • 10% étaient dirigeants ou associés dans une entreprise qu’ils ont créée ;
  • 14% ont créé et dirigé une entreprise fermée ou cédée.

De plus, l’expérience est source d’élan entrepreneurial puisque près d’un créateur sur trois a eu au préalable un poste d’encadrement avec une responsabilité de dirigeant.  L’entreprenariat est donc une alternative au salariat souvent considérée par les dirigeants suite à un licenciement.

Être cadre présente un avantage avant de se lancer à son compte, mais cela ne suffit pas !

Des freins toujours nombreux

A l’opposé des 32% d’entrepreneurs, 31% des Français n’ont jamais songé à créer une entreprise. Entre ces deux extrêmes, les Français indécis du dernier tiers y ont déjà pensé, mais ils voient leur volonté freinée par :

  • La difficulté des démarches administratives
  • Les risques d’échecs élevés
  • L’insécurité du statut de dirigeant (pas de garantie de revenus, pas de chômage en cas d’échec)
  • la demande d’investissements financiers trop importants – 
    en 2016, l’apport personnel moyen est de 43%, le prêt bancaire à 21% et le capital-risque à 12%.

C’est sans compter les nombreuses autres difficultés comme celles vécues par l’entrepreneur Olivier Berthélémy, fondateur de la société Deenox,

« La première difficulté a été d’être entendu et compris par mes fournisseurs […]. Je me suis fait claquer la porte au nez plusieurs fois, alors que j’étais dans la position du client potentiel et ça n’a pas été évident à digérer sur le coup. J’en retiens qu’il est important de trouver rapidement des éléments qui vont crédibiliser le projet comme des labels, des prix à des concours ou des associés reconnus… La seconde difficulté a été de bien s’entourer : trouver les bons associés, trouver les bons fournisseurs et trouver les bons conseils ».

Olivier Berthélémy

Devenir chef d’entreprise, une histoire de confiance…

Au vu des risques encourus, il est parfois difficile de se lancer dans le grand bain. Pour cela, la confiance est nécessaire et souvent, cette dernière s’acquiert avec l’expérience.

En 2016, 42% de la population avait des antécédents entrepreneuriaux, soit par le suivi de cours ou de formations, soit par la création d’une association, soit dans l’aide d’un parent proche dans un projet entrepreneurial. 61,6% des futurs dirigeants ont un historique entrepreneurial dans leur famille.

La grande majorité des entrepreneurs ont eu une expérience professionnelle avant. L’activité de leur entreprise correspond à 55 % à leur ou leurs précédents métiers.

… et de motivation !

La motivation est un autre maître-mot dans l’entreprenariat. Pour Dominique Restino, il s’agit aussi « d’oser, prendre confiance en [soi] et ne pas se fixer de limite dans [ses] projets. » 61% des Français perçoivent d’ailleurs l’entrepreneur comme un adepte des défis.

Pour les Français en 2016, la création ou la reprise d’une entreprise serait motivée à 70% par la passion d’un métier, à 24% par l’introduction de nouveaux produits et services sur le marché et à 6% par la reproduction de produits ou de services ayant déjà fait leurs preuves.
Diriger une entreprise est un véritable investissement, qui peut s’avérer très chronophage au début, avec des résultats pouvant se faire attendre durant des années. C’est pourquoi les chefs d’entreprises doivent s’armer de courage et ne pas faiblir avant d’avoir les résultats à la hauteur de leurs investissements !

Être au chômage semble aussi être une étape aidant à franchir le pas. En effet, les demandeurs d’emploi représentent environ 40 % des créateurs d’entreprises. Cette période de recherche d’emploi est en effet propice à la formation, la réorientation professionnelle et au lancement de sa propre activité.

Des patrons oui, mais aussi des patronnes

Sur cette même idée, la plus faible représentation des femmes chez les entrepreneurs serait d’ailleurs partiellement due au fait qu’elles sont moins représentées dans les postes à responsabilité en entreprises et donc moins bien préparées à l’indépendance professionnelle.

Certains sociologues avancent aussi une moindre culture du risque chez les filles, projetée dès l’enfance par leur entourage. Elles seraient aussi généralement moins compétitrices car ce comportement est également inhibé par leur éducation.

Cependant, la tendance est en train de s’inverser : bien que les femmes deviennent plus souvent dirigeantes suite à un passage de relais (22% contre 16% pour les hommes en 2015), on note aussi l’apparition de femmes chefs d’entreprises dans certains domaines traditionnellement masculin (comme l’industrie par exemple) et l’augmentation de la proportion de dirigeantes en France. Citons par exemple Clémentine Gallet-Hamlyn qui est à la tête de l’entreprise Coriolis Composites depuis 2001, ou Stéphanie Le Beuze, cofondatrice d’ECHY.

Selon l’INSEE en 2016, 40% des entreprises individuelles ont été créées par des femmes. Malgré le Fonds de garantie à l’initiative des femmes, les réseaux d’aides comme Femmes Chefs d’entreprise ou bien les incubateurs pour les entrepreneuses comme Action’elles, il reste encore quelques efforts à fournir pour arriver à une véritable égalité hommes/femmes dans le milieu de l’entreprenariat.

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