Face à l’inflation croissante, de nombreux employeurs cherchent des solutions pour limiter la casse. Les différentes primes ne rééquilibrent pas à elles seules l’augmentation du coût de la vie. Pour augmenter le pouvoir d’achat des salariés, il existe une multitude de leviers à enclencher. La plupart du temps, les sociétés cherchent à consolider des mécanismes déjà en place. Cette stratégie de renforcement est-elle réellement satisfaisante ?
Les solutions concrètes pour lutter contre l’inflation
Les dirigeants ne détiennent pas toutes les solutions pour renverser la vapeur en cette situation économique difficile. Il reste néanmoins la possibilité de montrer leur soutien à leurs employés en préservant leur niveau de vie. Sans nécessairement augmenter les salaires, des mesures concrètes favorisent le pouvoir d’achat.
Les 10 actions provisoires contre l’inflation
Pour préserver le pouvoir d’achat des Français, le gouvernement a fait adopter des lois proposant des mesures spécifiques pour les entreprises. Mais d’autres options sont envisageables pour contrer l’inflation.
Selon les nouvelles directives, les tickets restaurant restent valables pour l’achat de tout produit alimentaire, consommable sur place ou non, jusqu’à la date limite du 31 décembre 2023.
Jusqu’au 31 décembre 2025, vos collaborateurs peuvent renoncer à tout ou partie de leurs journées ou demi-journées de repos acquises. Ces journées ou demi-journées travaillées disposent d’une majoration. Le montant minimum se fixe à 25 % du taux de majoration pour la première heure supplémentaire en vigueur dans l’entreprise. Un accord spécifique peut toutefois être obtenu.
Offrir à ses collaborateurs des avantages pour améliorer leur équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle. Le télétravail, une diminution du temps de travail hebdomadaire, des congés payés supplémentaires, et la semaine de quatre jours incarnent des solutions viables. Ces mesures ne représentent pas un coût direct pour l’employeur et procurent du pouvoir d’achat aux équipes.
Depuis 2023, la prise en charge obligatoire de 50 % du coût de l’abonnement aux transports publics bénéficie d’une exonération. Cet abattement supplémentaire correspond jusqu’à 25 % du prix de l’abonnement. Ce dernier se cumule avec une prime pour les salariés utilisant leur véhicule personnel pour les trajets domicile-travail. Cette gratification se verse dès à présent sans conditions.
Le versement d’une indemnité inflation supérieure au montant réglementaire de 100 € encouragé par l’État.
Une allocation télétravail aux collaborateurs concernés pour les aider à prendre en charge certaines dépenses. On pense aux aménagements de l’espace de travail, à l’électricité, au chauffage et à la box Internet. Cette prime se trouve partiellement exonérée de charges sociales.
Couvrir des frais récurrents par une prime de transport pour l’essence, des paniers repas pour les déjeuners ou des tickets-restaurant. Ces contributions de l’entreprise peuvent être supérieures au minimum légal.
Accorder des avantages ponctuels sans charges sociales en chèques-cadeaux, en bons d’achat ou en chèques vacances. Certains dirigeants octroient aussi des CESU préfinancés pour les prestations d’aide à la personne.
Nouer des collaborations avec des acteurs locaux pour bénéficier de services à tarifs avantageux : location de camions pour des transferts, caisse de produits bio, maintenance dans des ateliers mécaniques locaux, abonnement à un club de fitness, dîner dans des restaurants.
Proposer des avances sur rémunération pour accroître la fréquence de versement des salaires (bimensuelle) ou racheter les jours de RTT des collaborateurs.
Les 9 actions sur le long terme pour le pouvoir d’achat
L’évolution des indices des prix affecte le pouvoir d’achat des citoyens français à long terme. Cette évolution nécessite une adaptation de nos méthodes de travail. En réponse, des initiatives innovantes sont mises en place dans diverses entreprises :
- Certaines firmes rouvrent les Négociations Annuelles Obligatoires (NAO) : face aux demandes des syndicats, de nombreuses négociations s’enclenchent de nouveau depuis l’année 2022.
- La prime de partage de la valeur (PPV) : introduite par la loi pour la protection du pouvoir d’achat, elle remplace la prime exceptionnelle. Cette dernière est désormais accessible à tous les salariés. Attention, l’exonération fiscale ne s’applique qu’à ceux qui touchent jusqu’à 3 Smic. Le plafond de la prime augmente à 3 000 € (6 000 € dans les entreprises de moins de 50 salariés et celles ayant un accord de participation ou d’intéressement), contre 1 000 € (2 000 €) auparavant.
- Le supplément d’intéressement et de participation : bien que moins avantageux que la prime de partage de la valeur. Certaines entreprises utilisent cet avantage pour combiner les deux dispositifs. L’objectif reste d’éviter que seule la PPV devienne une règle admise chez certains salariés.
- La révision des accords de télétravail : par cette mesure, des économies se réalisent sur les frais de carburant par davantage de jours de travail à distance.
- L’élargissement de la part patronale sur la mutuelle.
- La mise en place d’un système de participation aux bénéfices ou bien d’intéressement : cette mesure s’inscrit dans une démarche plus redistributive et gagnant-gagnant avec les équipes.
- Le forfait “mobilité durable” qui indemnise jusqu’à 700 € par an les collaborateurs utilisant des modes de transport alternatifs : le vélo, les transports en commun, l’autopartage ou le covoiturage.
- Offrir à vos salariés un Plan Épargne d’Entreprise : ou en allégeant les conditions de déblocage anticipé des fonds si un tel plan existe déjà.
- Étoffer les services proposés par le Comité Social et Économique de votre entreprise : ou envisager un CSE mutualisé pour bénéficier de prestations lorsque votre structure est plus modeste.
Une espérance significative de la part des membres du personnel
Pour les entreprises, l’inflation et la capacité d’achat représentent un enjeu majeur. Les employés attendent des batteries de mesures efficaces contre la hausse des prix. Selon une étude Opinion Way pour Sdworks, 79 % des salariés pensent que l’entreprise doit les aider à faire face à l’inflation. À l’heure de la « Grande démission », la réduction du pouvoir d’achat compromet la productivité des entreprises. La baisse des salaires fragilise l’engagement des collaborateurs et aggrave les problèmes de recrutement dans certains secteurs du marché.
Pourquoi les dirigeants doivent engager de telles mesures ?
Le support offert aux salariés dépasse la dimension financière. L’entreprise ne compense pas à elle-seule les variations économiques. Cependant, elle se doit de renforcer son contrat social avec ses équipes. En soutenant le salaire de ses employés, le directeur encourage leur fidélité et stimule un environnement propice à l’investissement.
Dans un climat sous lequel la compétition pour recruter les meilleurs éléments demeure féroce, la communication reste essentielle. Une harmonie sociale et des partenariats bénéfiques pour toutes les strates de l’entreprise constituent une priorité. Le défi pour chaque société se trouve dans la recherche d’un équilibre entre ses obligations sociales et sa situation économique. Afin de relever ce défi, le renforcement des liens entre les différents acteurs de l’établissement occupe une place prépondérante.
Lorsque l’inflation sévit, le pouvoir d’achat des employés en souffre. Toutefois, les avantages et la rémunération restent les éléments clés pour attirer et motiver les travailleurs français. Pour un dirigeant, soutenir ses talents exprime une démarche stratégique pour conserver leur engagement envers son organisation.
Sources :
https://www.economie.gouv.fr/mesures-soutien-pouvoir-achat
https://www.toutsurmesfinances.com/argent/a/forfait-mobilites-durables-pour-qui-pour-quel-montant
https://www.economie.gouv.fr/cedef/prime-de-partage-de-la-valeur-ppv
https://www.urssaf.fr/portail/home/employeur/calculer-les-cotisations/les-elements-a-prendre-en-compte/les-frais-professionnels/les-frais-de-transport/trajet-domicilelieu-de-travail/prise-en-charge-obligatoire-des.html
https://www.economie.gouv.fr/pouvoir-dachat-assouplissement-des-conditions-dusage-des-titres-restaurant
https://www.legifrance.gouv.fr/dossierlegislatif/JORFDOLE000046027237/
https://www.sdworx.fr/fr-fr/ueber-sd-worx/presse/inflation-les-salaries-francais-ont-besoin-daide