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Les dirigeantes et décideuses d’aujourd’hui

6 min de lecture

L’entreprenariat est primordial pour l’économie.

Longtemps laissé à la main des hommes, l’évolution de la société donne aujourd’hui aux femmes la possibilité d’occuper une place à part entière dans le tissu économique.

A cela s’ajoute la législation (loi Copé-Zimmermann de 2011, voir ci-dessous) qui depuis 6 ans a impulsé la transformation des organes décisionnels des entreprises, pour tendre vers un équilibre homme-femme.

La reconnaissance des compétences commence à prendre le dessus sur les idées reçues que les femmes seraient moins productives, plus tournées vers les tâches ménagères et moins disponibles pour l’entreprise.

Les décideuses : 40% de femmes au conseil d’administration des sociétés du CAC40

Les idées reçues ont la vie dure, puisque dans les années 2000 très peu de femme siégeaient au conseil d’administration des grandes sociétés.

RAPPEL : C’est pourquoi, la loi relative à la représentation équilibrée des femmes et des hommes au sein des conseils d’administration et de surveillance du 27 janvier 2011, dite loi Copé-Zimmermann, vise une représentation équilibrée à défaut de paritaire, et fixe un quota de 40% de femmes dans les organes décisionnels des sociétés cotées au CAC40.

L’objectif fixé par la loi n’est pas un échec puisqu’en mars 2017 (année butoir pour appliquer le quota), 34 sociétés qui ont leur siège social en France le respectent.

A noter cependant, que 178 femmes se partagent les 217 postes d’administrateur.

Elles sont majoritairement indépendantes, ont une expérience de dirigeante opérationnelle, la moitié d’entre elles sont de nationalité étrangère et elles sont en moyenne plus jeune que leur collègues masculins (entre 50 et 60 ans).

Ce manque d’attrait pour de jeunes cadres féminins provient du fait que nous sommes au début de la transformation des mentalités et que donc, les formations MBA et autres qui étaient très masculines commencent à se féminiser.

Par effet de cascade les femmes qui sortent de ces écoles ne sont pas encore sur le marché des postes décisionnels et doivent encore faire leurs preuves et gravir les échelons de l’entreprise avant de prétendre aux directions.

A côté de la femme cadre supérieure qui devient dirigeante et décideuse, il y a les femmes dirigeantes entrepreneures qui soit créent leur entreprise, soit reprennent les rennes d’une autre ou héritent et perpétuent l’activité familiale.

Les reprises d’entreprises familiales réussissent plus aux femmes qu’aux hommes.
En effet, 22% des femmes dirigeantes héritent de l’entreprise familiale, contre 14% pour les hommes.

Un tiers des dirigeants (des artisans, commerçants, professionnels libéraux, dirigeants de PME, etc.) sont des femmes

De récentes études de l’INSEE montrent qu’il y a 5 ans (en 2012), hors agriculture, 900 000 femmes sont indépendantes ou dirigeantes salariées contre 1 800 000 hommes.

Elles choisissent plus souvent le statut d’auto-entrepreneuse !

Facile à créer, ce statut leur permet une grande flexibilité dans l’exercice de leur activité.

Elles peuvent cumuler leur activité avec leur vie personnelle (souvent familiale).

Mais la contrepartie c’est qu’elles exercent des activités plus modestes en complément de leur quotidien et beaucoup plus souvent que les hommes dans les services particuliers à la personne.

Positionnées sur des secteurs d’activité économique moins rémunérateurs ou cumulant des durées de travail moindre, elles gagnent en moyenne 31% de moins que leurs homologues masculins.

Cet écart de revenu en défaveur des femmes se retrouve également parmi les dirigeants de SARL et les dirigeants d’entreprise salariés, une des explications avancées serait le temps de travail.

Là où un homme ne sera pas contraint par l’horaire de la sortie d’école parce que sa femme s’en charge, celle-ci cessera son activité professionnelle plus tôt pour assurer la gestion de la vie domestique.

A titre d’exemple, selon une étude de l’INSEE, une dirigeante sur 10 gagnait en 2012, 6 050€ par mois contre 8 450€ pour un homme sur dix.

Malgré cette discrimination forte entre homme et femme, les femmes dirigeantes n’en sont pas moins pugnaces et battantes.

Une lente progression des femmes dirigeantes a été constatée ces 10 dernières années.

Une étude du cabinet d’audit KPMG fait ressortir les éléments qui démontrent de cette progression et l’investissement féminin dans l’univers des dirigeants d’entreprise.

Les chiffres du positionnement des femmes dans le monde des dirigeants d’entreprise

Pour arriver à la tête d’une entreprise, les modes d’accès aux fonctions de dirigeant(e) varient sensiblement entre les hommes et les femmes.

C’est la création ou le rachat d’entreprise qui permet principalement de devenir dirigeant (44% des femmes et 43% des hommes) ainsi que la promotion interne (27% dans les deux cas).

Mais en recrutement externe, l’écart est notable puisqu’elles sont moitié moins que les hommes (14% d’hommes contre 7% des femmes) à pourvoir des postes par cette voie-là.

Enfin, en comparaison avec les dirigeants, un plus grand pourcentage de femmes (22% contre 16% pour les hommes) accède aux fonctions de dirigeantes par transmission familiale.

Peut-être que la continuité de l’activité reliée à la dimension familiale et au nom porté, associés au goût d’entreprendre et à l’épanouissement professionnel poussent les femmes à accepter de prendre les commandes de l’entreprise.

Jetez un œil à l’article de Sophie Berdouès-Couduy très bien écrit sur le sujet.

En règle général, le goût d’entreprendre et l’épanouissement professionnel figurent en tête de liste des raisons qui poussent les femmes et les hommes à accepter de prendre les commandes d’une entreprise.

Mais là où les hommes vont provoquer leur prise de poste sans hésiter à changer d’entreprise, les femmes saisissent plus souvent les opportunités en interne.

C’est ce que révèle l’étude de KPMG déjà citée qui montre que 31% des femmes acceptent un poste en interne contre 24% d’hommes ; mais comme il y a plus de dirigeants que de dirigeantes, force est de déduire que les hommes provoquent plus leur chance.

Le baromètre Manageo de la parité chez les dirigeants de TPE françaises montre chaque année la progression du nombre de femme à la tête des très petites entreprises. De plus ces sociétés sont clairement moins sujettes à la défaillance que celles dirigées par des hommes.

Un mode de management participatif privilégié par les dirigeantes

Sans généraliser, il n’est pas faux d’affirmer que les femmes et les hommes se distinguent dans leur approche du management.

Les femmes mettent plus facilement en œuvre un management qui invite les collaborateurs à prendre place dans le processus de décision.

Les salariés sont valorisés et le fait qu’ils se sentent respectés dans l’entreprise renforce leur efficacité.

Quel est le style de management de ces femmes dirigeantes ?

  • Elles veillent à construire un environnement de travail serein pour les équipes et cherchent moins à contrôler leurs équipes.
  • Elles misent sur un enthousiasme communicatif et s’investissent autant que ce qu’elles attendent des salariés.
  • Elles s’orientent plus sur l’objectif à atteindre que sur les moyens mis en œuvre.
  • Elles sont assez flexibles et la recherche d’un climat chaleureux plutôt que l’instauration de règles strictes jalonnées d’étapes de contrôle.

Pour ce qui est de l’exercice de la fonction de dirigeant, contrairement à leurs homologues masculin, les femmes intègrent l’équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle et l’articulation entre ces deux mondes ne constitue pas de difficultés pour elles.

Par contre, elles sont plus affectées par la pression et le stress, peut-être la raison pour laquelle elles perçoivent moins le management comme une difficulté mais comme un moyen d’arriver collégialement aux solutions.

L’homme aura plus tendance à chercher un leadership personnel, sorte de « mâle alpha » au sein d’un groupe social.

La conséquence directe de ces approches différentes s’impacte sur la relation client, les rapports avec les parties prenantes de l’entreprise et l’encadrement d’autres personnes.

Les femmes accordent deux fois plus d’importance aux relations humaines, là où les hommes, moins pragmatiques, vont préférer l’écoute et le dialogue, des méthodes de management éprouvées depuis 20 ans mais pas aussi innovantes que celles vers lesquelles sont capables d’aller les femmes comme la flexibilité des horaires de travail ou le télétravail.

Les femmes comprenant d’autant mieux que la flexibilité n’est pas un risque de moindre productivité qu’elles sont elle-même en avant place pour gérer les impondérables domestiques en parallèle de leurs fonctions.

Cependant, cette propension des femmes dirigeantes à rendre la condition des femmes meilleures en entreprise ne les pousse pas pour autant au favoritisme lors du recrutement.

En effet, elles sont plus nombreuses à ne pas prendre en considération le genre du candidat lors de l’embauche.

En fin de comptes, dirigeants et dirigeants se rejoignent globalement au niveau des motivations et des parcours qui mènent à la tête de l’entreprise. A quelques différences près, les difficultés sont les mêmes avant et pendant l’exercice de leurs fonctions.

Mêmes si les éléments de motivation varient entre hommes et femmes, ils n’en demeurent pas moins focalisés sur l’objectif de faire exister et fructifier leur entreprise.

Virginia Schein, spécialiste américaine des stéréotypes et des attitudes sexistes des hommes à l’égard des femmes gestionnaires écrivit, dans son étude de 1973, « Think manager, Think male » ce qui signifiait que les hommes gestionnaires se qualifiaient de caractéristiques et compétences qu’ils n’attribuaient pas aux femmes.

Alors que les entrepreneures sont de plus en plus en nombreuses et que leurs entreprises ne sont pas plus en difficultés que celles des hommes, les temps évoluent et la formule à propos il y a une cinquantaine d’années sonne de plus en plus faux.

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